Juin 1998. Alors que la France s’ébroue au rythme des matchs d’une Coupe du Monde qui n’intéresse personne, Nils, trentenaire quelque peu désabusé – quelque peu alcoolique, quelque peu toxico, quelque peu obsédé –, paie ses factures en mixant des vinyles aux quatre coins de l’Hexagone, dans des bars de nuit crasseux où la jeunesse française découvre les joies de l’ecstasy et du poppers. Ce genre de bar où il doit jouer ce vendredi. Un assommoir planté à la périphérie d’une station balnéaire de la Côte d’Amour. L’assommoir de Francis. Du gros Juif aux poings calleux et aux magouilles juteuses. Mais avant de s’y rendre, il faudra quand même penser à larguer Estelle, éviter de tomber en rade sur la quatre-voies et faire un détour par chez Christopher. Allez voir à quelle vitesse le Sida lui mange le ventre. Tenter de lui remonter le moral pour éviter qu’il ne se tire une balle. Et peut-être aussi croiser Helena, la sœur de Christopher. Celle qui, depuis ses quinze ans, n’a jamais cessé de lui provoquer des frissons sur le cœur. Mais parfois, mieux vaut ne pas trop s’approcher des étoiles.
Au risque de s’y brûler les ailes.
Ou de s’abîmer l’âme.